top of page

CLIMATOSCEPTIQUES AU POUVOIR, HABITANTS EN DANGER : LE CAS DU TEXAS

  • Photo du rédacteur: Théophile Jouassain
    Théophile Jouassain
  • 5 sept.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 sept.

En juillet dernier, 135 personnes ont perdu la vie dans des inondations historiques au Texas. Un drame amplifié par le réchauffement climatique, mais face auquel les responsables politiques refusent toujours de reconnaître l’urgence.


La Ville de Houston inondée
Les inondations meurtrières de Houston, symbole d’événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents au Texas.

Des inondations au Texas records


Entre le 4 et le 5 juillet, il est tombé sur le Texas l’équivalent de quatre mois de pluie en seulement quelques heures.


Ces précipitations hors norme n’ont pas touché que le Sud : la Caroline du Nord et le Nouveau-Mexique ont également connu des inondations meurtrières la même semaine.


Ces événements s’inscrivent dans une tendance plus large. En février dernier, l’Est des États-Unis avait déjà été frappé par des crues qui ont coûté la vie à 18 personnes. 


Les scientifiques sont clairs : sans réchauffement d’origine humaine, ces phénomènes dits « millénaires » auraient beaucoup moins de chances de se produire.


La communauté scientifique a notamment mis en avant le fait que chaque degré de hausse des températures augmente de 7 % la capacité de l’air à retenir l’humidité, rendant les tempêtes plus intenses.


Au Texas, la sécheresse et les incendies estivaux aggravent encore le phénomène en durcissant les sols, incapables d’absorber l’eau.



Une gestion politique contestée


Si la pluie est inévitable, ses conséquences humaines ne le sont pas. Une meilleure préparation aurait pu sauver des vies.


Pourtant, au lendemain de la catastrophe, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a rejeté toute idée de responsabilité politique. 


« Qui est responsable ? Sachez-le, c’est le choix de mots des perdants », a-t-il déclaré, préférant insister sur « les solutions » plutôt que sur les potentiels responsables de l’impréparation de l’État à de tels événements.


Une réaction qui illustre une posture récurrente : les dirigeants texans évitent de mentionner explicitement le changement climatique, quand ils ne le nient pas purement et simplement.


Ce déni a une conséquence directe : l’absence d’investissement dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques, laissant les populations exposées à des catastrophes de plus en plus meurtrières.


Le gouverneur du Texas, Greg Abbott
Greg Abbott, gouverneur du Texas, critiqué pour son refus de reconnaître le rôle du changement climatique dans les catastrophes.

L’aveuglement d’un État majeur


Depuis plus d’une décennie, des projets de loi visant à intégrer les projections climatiques dans les politiques publiques ont été enterrés au Texas. 


Pendant ce temps, la Californie a adopté une stratégie ambitieuse de réduction des émissions et d’adaptation aux catastrophes.


Le contraste est d’autant plus frappant que le Texas est l’un des plus grands émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, avec plus de 800 millions de tonnes de CO₂ par an. 


Ses émissions rivalisent avec celles de l’Allemagne, pourtant 2,5 fois plus peuplée.


Malgré cette responsabilité, l’État ne dispose d’aucun plan global de réduction des émissions. La majorité républicaine refuse toute contrainte aux industries fossiles, et le simple fait d’évoquer l’origine humaine du réchauffement reste tabou.



Des initiatives locales isolées


Tout n’est pas figé au Texas : des villes comme Dallas ou Fort Worth développent leurs propres plans climat, misant sur l’efficacité énergétique et la construction durable. 


Une coalition bipartisane, l’Energy and Climate Caucus, commence aussi à gagner en influence au parlement texan. 


Certains élus républicains reconnaissent discrètement l’intérêt des renouvelables et de l’hydrogène pour diversifier le mix énergétique. 


Rappelons que le Texas est déjà un leader de l’éolien et du solaire, malgré les attaques répétées contre ces filières. 


Une dynamique locale qui montre que le changement est possible, même dans un État dominé par les intérêts pétroliers. 


A l’avenir, seule la pression des électeurs, potentiellement sensibilisés par la multiplication de ces épisodes extrêmes, pourrait engendrer le virage politique nécessaire à la mise en place de mesures urgemment nécessaires. 


ARTICLES RÉCENTS

bottom of page