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LA CHINE EST-ELLE RÉELLEMENT EN TRAIN D’AMORCER SA MUE ÉNERGÉTIQUE ?

  • Photo du rédacteur: Théophile Jouassain
    Théophile Jouassain
  • 1 oct.
  • 3 min de lecture
Ville de Shanghai et ses panneaux solaires

La Chine a présenté une nouvelle feuille de route pour accélérer sa transition énergétique et moderniser son système électrique. Pékin entend associer innovation technologique, intelligence artificielle et coopération internationale afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles et renforcer sa sécurité énergétique. Un nouveau pas en avant pour le premier émetteur de GES au monde, dont le système énergétique repose encore lourdement sur l’utilisation du charbon. 

Une transition au cœur du projet de modernisation


Dans son quinzième plan énergétique quinquennal (2026-2030), le gouvernement chinois a mis en avant une stratégie ambitieuse de modernisation du pays qui passera par une énergie plus verte et plus numérique. 


Selon ce plan, le développement massif des énergies renouvelables doit devenir le socle d’un modèle de croissance plus durable, capable de soutenir l’économie tout en réduisant les émissions. 


Pékin veut notamment mettre l’accent sur les réseaux intelligents, le stockage d’énergie et l’intelligence artificielle pour mieux gérer l’équilibre entre offre et demande.


Une stratégie qui s’inscrit dans la continuité des ambitions climatiques de la Chine, qui vise un pic d’émissions de CO₂ d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2060


Une transition énergétique pensée comme un récit politique, pour faire de la Chine une puissance moderne et innovante.



Sécurité énergétique et innovation au premier plan


Le discours officiel lie directement transition énergétique et sécurité nationale : la Chine reste le premier importateur mondial de pétrole et de gaz, ce qui la rend vulnérable aux tensions géopolitiques. 


Pékin veut donc réduire cette dépendance en accélérant le déploiement du solaire, de l’éolien et de l’hydroélectricité, tout en développant des technologies de stockage performantes.


La recherche et le développement sont présentés comme une priorité. L’objectif est de bâtir un « écosystème énergétique intelligent », combinant production propre, réseaux numériques et innovation locale. 


À travers cette approche, la Chine espère aussi devenir leader mondial des standards technologiques dans l’énergie du futur.



Un rôle affirmé sur la scène internationale


Mais le développement d’une forme de leadership climatique n’est pas qu’un moyen pour la Chine de sauver la planète ou d'assurer sa sécurité énergétique : il reste avant tout une stratégie de renforcement de ses partenariats énergétiques


Pékin met notamment en avant la coopération Sud-Sud et promet de partager ses avancées technologiques avec les pays en développement. 


Une stratégie qui vise à étendre son influence diplomatique et économique, notamment par l’exportation de ses infrastructures et de ses standards énergétiques.


En multipliant les annonces de coopération, la Chine cherche à se positionner comme un acteur incontournable des discussions climatiques internationales, au moment où certains pays occidentaux connaissent un ralentissement dans leurs politiques de décarbonation.



Une vision ambitieuse, mais des contradictions persistantes


Derrière ce discours ambitieux, les défis restent considérables, et la politique énergétique de la Chine demeure pleine de contradictions. 


Le pays dépend toujours massivement du charbon, qui représente plus de la moitié de sa production d’électricité, et dont la consommation continue d’augmenter chaque année pour répondre à la demande industrielle et domestique.


Une partie de ce charbon sert également à fabriquer les panneaux solaires et les éoliennes, soulignant le paradoxe de la révolution verte chinoise : des énergies propres produites grace à des combustibles fossiles.


Cette situation illustre les limites d’une transition encore largement dépendante du charbon, entre ambitions climatiques, sécurité énergétique et impératifs économiques.


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