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COP29 : PEUT-ON ENCORE ESPÉRER UN CONSENSUS SUR LE CLIMAT ?

La COP29, qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, entre dans une phase critique. A l’approche de la conclusion du sommet, les discussions autour du financement climatique et des engagements nationaux prennent une tournure tendue. Les pays en développement réclament des actions concrètes, tandis que les nations les plus riches peinent à s'accorder sur leurs contributions.



Drapeaux de l'Azerbaidjan et de la COP29
Le choix de l'Azerbaïdjan, puissance petrolière et gazière, comme pays hôte, a constitué une controverse en amont de la tenue du sommet.

UN FINANCEMENT CLIMATIQUE QUI PIÉTINE


Une fois encore, le clivage entre pays dits “développés” et les pays du Sud global donne le ton des négociations de la Conférences des Parties sur la climat. 

Les pays du Sud continuent notamment de réclamer le respect de l’allocation de 100 milliards de dollars annuels pour les aider à mettre en place des mesures climatiques tout en perpétuant leur développement économique, une promesse faite lors de la COP15 en 2009. 


Alors que ce montant n'a jusqu’ici jamais été atteint, l’objectif annoncé de la COP29 est encore plus ambitieux : mobiliser 1 000 milliards de dollars par an pour aider les nations les plus vulnérables à s'adapter aux impacts du changement climatique.

Les États-Unis, représentés par John Kerry, ont réaffirmé leur soutien, mais les promesses fermes se font attendre tandis que la récente réélection de Donald Trump fait planer un retrait de la puissance américaine de l’Accord de Paris. 



De son côté, l’Union européenne peine à définir une stratégie claire, bien qu’elle reste favorable à l’augmentation des fonds dédiés.


Les dirigeants de pays comme le Pakistan ou le Bangladesh, fortement impactés par des catastrophes climatiques aux coûts financiers importants, alertent sur ce manque de résultats tangibles.



DES OPPOSITIONS ENTRE BLOCS RÉGIONAUX


Les différences d’approche et les intérêts particuliers de chaque pays minent plus que jamais les discussions autour de l’enjeux climatique.

 

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a notamment critiqué les nations riches pour leur lenteur à agir et à respecter leurs engagements financiers, tandis que leur dépendance historique aux énergies fossiles est la principale cause des dérèglements climatiques actuels.  


De son côté, le Premier ministre des Fidji, Sitiveni Rabuka, a rappelé que son pays se bat pour sa survie face à la montée des eaux. Ses propos, poignants, illustrent l’urgence climatique ressentie par les nations insulaires, souvent oubliées dans les discussions globales.


L'Inde et la Chine, tout en étant d'importants émetteurs, appellent à des responsabilités différenciées. Narendra Modi insiste sur la nécessité pour les pays développés de montrer l'exemple. 


Xi Jinping, absent du sommet, a néanmoins souligné dans un communiqué que "les actions des pays riches doivent précéder celles des autres."


Du côté des stratégies climatiques, les États-Unis et l'Union européenne défendent des stratégies axées sur des solutions technologiques, comme la capture et le stockage du carbone, des approches critiquées par certaines nations africaines et insulaires, qui dénoncent leur coût élevé et leur manque d'accessibilité.



DES DÉBATS SUR LES ÉNERGIES FOSSILES


Le choix de l'Azerbaïdjan comme pays hôte, a l’instar de Dubaï pour l'édition précédente, a constitué une controverse en amont de la tenue du sommet sur le climat. 


Producteur de pétrole et de gaz majeur, sa politique énergétique est jugée incompatible avec les objectifs climatiques et pourrait poser un risque de conflit d'intérêt à la présidence de la Conférence.  


Tel qu’attendu, la majorité des pays producteurs de pétrole et de gaz, comme l’Arabie Saoudite ou la Russie, refusent ainsi tout engagement contraignant concernant la fin des subventions aux énergies fossiles 


Seule la Norvège, qui possède pourtant le premier fond souverain au monde grâce à l’exploitation du pétrole, soutient activement cette transition. 



LES LIMITES STRUCTURELLES DE LA GOUVERNANCE CLIMATIQUE


Au-delà des négociations financières, la COP29 met en lumière les défis structurels de la gouvernance climatique. 


L’absence de sanctions en cas de non-respect des engagements rend les promesses peu contraignantes, tandis que la lenteur des processus décisionnels au sein de l’ONU aggrave la situation.


Des propositions émergent pour réformer ces structures. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à une refonte complète des institutions financières mondiales pour mieux intégrer les enjeux climatiques.  


Des mesures nécessaires mais qui peinent à trouver un écho face au retour de plus en plus marqué de la défense des intérêts économiques nationaux. 


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